Barbara Polla, trois décennies dans l’art
Les gens / / Sep 08, 2021
30 ans déjà ! Médecin, cheffe d’entreprise, politicienne, écrivaine et galeriste, la Genevoise Barbara Polla retrace dans son livre L’Art est une Fête (éd. Slatkine) l’histoire de sa galerie Analix Forever.
Mille idées, mille projets, mille envies bouillonnent dans la tête de Barbara Polla. Curieuse de tout et profondément anticonformiste – les petites boîtes dans lesquelles il convient de se glisser n’ont jamais été faites pour elle – Barbara Polla a décidé il y a 30 ans aujourd’hui d’ouvrir une galerie d’art. Drôle d’idée lorsqu’on est médecin. « L’écriture de L’Art est une Fête m’a obligée à me poser cette question, mais franchement je n’ai pas de réponse, dit-elle. Ma mère était artiste peintre et mon père était passionné d’art, c’est vrai. Mais mes frères n’ont jamais eu envie d’ouvrir une galerie d’art. Je me dis que c’est peut-être mon goût pour les images, qui sont très présentes en médecine aussi, et mon envie d’apprendre. »
A 34 ans, déjà mère de trois filles et à la veille de s’envoler en famille pour Harvard grâce à une bourse du Fonds national suisse de la recherche scientifique, Barbara Polla évoque pour la première fois l’idée d’ouvrir une galerie à son retour. « Luigi, mon mari également médecin, m’a dit que j’étais folle, se souvient-elle en riant. Il a précisé que l’on partait tous pour moi et que maintenant je parlais d’une galerie. »
Fin de l’histoire. Ce serait mal connaître Barbara Polla qui fait mine d’enterrer l’idée en attendant simplement qu’elle refasse surface au bon moment. Ce sera trois ans plus tard, en 1987, lors de vacances en Italie. Luigi s’ennuie, Barbara lui propose d’aller voir une exposition. Il en ressort avec cette drôle d’idée en tête d’ouvrir une galerie.
Analix, qui deviendra plus tard Analix Forever, ouvre en 1991 dans les locaux d’un ancien laboratoire. La galerie connaîtra ensuite différentes adresses jusqu’à l’actuelle – sans aucun doute la plus belle – au cœur du vieux Chêne-Bourg, au 10 rue du Gothard, dans une maison d’autrefois pleine de charme avec un jardin intérieur.
Vie de galériste
D’une plume légère et vive, et avec une grande franchise, Barbara évoque les 30 années de sa vie de galeriste. « Il y a eu des moments très durs financièrement, mais nous avons toujours été sauvés, parfois in extremis. Même quand la situation était difficile et que je devais assumer mes responsabilités de conseillère nationale, je n’ai jamais pensé à fermer la galerie. »
Mais ce que Barbara Polla raconte surtout, ce sont les rencontres avec les artistes, les échanges, cette découverte de l’autre. Du reste, on dit que Barbara aurait pu être psychiatre. « Pourquoi pas, dit-elle, ce qui m’intéresse c’est l’âme humaine. Les artistes travaillent avec leur âme, ils exposent ce qu’ils ont de plus secret. J’apprends aussi à leur contact. Je pense par exemple à l’artiste palestinien Abdul Rahman Katanani qui est né au Liban dans le camp de réfugiés de Sabra où il a vécu pendant plus de 30 ans. Il m’a invitée à visiter son atelier et j’ai appris là une autre histoire de la Palestine.»
De chapitre en chapitre, rythmé par les dessins de Julien Serve qui forment une galerie de portraits du monde de l’art contemporain, Barbara Polla entraîne le lecteur dans un tourbillon joyeux. Parce que L’art est une Fête…
Infos:
L’Art est une Fête
Barbara Polla
Ed. Slatkine
https://analixforever.com/
https://www.slatkine.com/fr/homecategory/editions-slatkine