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Ce 25 Août 2016, le monde de la mode a été ébranlé en perdant à tout jamais une de ses étoiles phares, Sonia Rykiel, fondatrice de la marque éponyme, à la suite d’une longue maladie qu’elle décrivait comme telle: Parkinson, c’est un nom de scène, un nom de rose, pas un mot pour être malade, c’est pour ça que je l’ai rebaptisée.” C’est ainsi que Parkinson est devenu son “P de P”, Putain de Parkinson, qui resta la maladie pour elle comme étant celle qui emporta également sa mère. La rayure multicolore ne sera donc plus jamais la même sans sa muse. Elle laisse derrière elle une vraie empreinte, inégalable… En mémoire, resteront ses défilés où joie de vivre et amusement, mélangés à l’aspect théâtral que peut parfois avoir le quotidien, son essence mais aussi son seul et unique mot d’ordre !

Mais qui était cet inoubliable caractère à la chevelure de feu, ardent défenseur de la liberté de la femme ?
Surnommée « la Reine du tricot », Sonia Rykiel, française aux origines polono-roumaine, a commencé cette folle aventure, qu’est la création de vêtements, lors de sa grossesse…Celle qui voulait être la plus belle femme enceinte prit la décision de dessiner elle-même ses robes… puis l’histoire s’étendit sur des pull-overs… L’emblématique pull-over court, ajusté, reflet même de la féminité indépendante ! Et pourquoi la maille me direz-vous ? Tout simplement car elle voulait quelque chose de petit qui dégageait à la fois de la douceur et de la tendresse.

Mais revenons un peu sur ses débuts. Née à Paris en 1930, elle est, dans un premier temps, étalagiste avant d’épouser, en 1954, Sam Rykiel. Son époux étant propriétaire d’une boutique réputée, Laura, Sonia Rykiel y vend ses premières créations. C’est donc de manière tout à fait autodidacte qu’elle invente un style, une allure et surtout une signature… A quoi reconnait-t-on le vrai talent d’un artiste? A sa modestie et humilité face à la création: Pour l’anecdote, pendant plus de 10 ans elle se répéta chaque jour qu’elle finirait bien par être démasquée et qu’alors les gens comprendraient qu’elle agissait selon son instinct et non les lois de la mode… Et pourtant succès à la clé, de passage à Paris, Audrey Hepburn y achète alors 14 pulls… S’enchaine ensuite un grand nombre de célébrités.

Quelques années plus tard, « La maison Sonia Rykiel » voit le jour ouvrant sa boîte de pandore à la Rue Grenelle, à Paris, tout en développant en parallèle le Rykielisme: Mouvement prônant des valeurs féminines telles que la sensualité, l’intelligence et l’irrévérence.
Depuis lors, la consécration est au rendez-vous ! Rykiel devient tout naturellement l’attitude parisienne sensuelle et libre.
Son imagination n’avait pas de limite… C’est à elle que nous devons les coutures à l’envers, l’absence d’ourlets et de doublures, les joggings « chic », la maille sexy, les rayures et, surtout, c’est elle qui révolutionna la fashionsphère avec le phénomène de démode ! Mais qu’est-ce donc que la démode ?

La démode selon l’excentrique Rykiel, consiste en un look au reflet de la personnalité de son protagoniste et non au total look instauré bien trop souvent par les tendances. En conclusion: s’écouter soi-même et se présenter telle que l’on se voit ! Ne pas avoir peur de montrer ses goûts, ses choix, ses différences… Ainsi, les strass, les rayures, et la dentelle prennent du grade ! Si aujourd’hui, un bon nombre de nos pulls portent des inscriptions, que se soit des messages d’amour ou tout simplement une pensée qui vous transporte vers un univers magique, c’est à cette créatrice hors pair que nous le devons !

Comme le disait si merveilleusement Sonia Rykiel, « la beauté sera toujours rayée». Alors, à nos rayures en hommage à celle qui ne quittera jamais nos cœurs!
J’adore la photo de la jeune femme qui porte une perruque “à la rykiel” et qui tient des aiguilles à tricoter!! Super sens de l’autodérision..!