Lauréat du Prix de la Maison Ruinart 2018, le jeune photographe autrichien Simon Lehner expose son travail au VIP lounge Ruinart Pavillon des arts et du design (PAD) dans le cadre de Art Genève jusqu’au 3 février. Des photos pleines de poésie.
Un grain de raisin jaune délicatement placé à l’extrémité de quatre doigts d’une main ; un passereau aux couleurs délicates posé sur un grain de raisin au creux d’une main d’homme ou encore la pierre brute des crayères du champagne Ruinart.
Il émane des photos de Simon Lehner un sentiment de douceur et de bienveillance qui semble définir la personnalité de ce jeune photographe de 22 ans, souriant et modeste malgré ses succès, lauréat autrichien du Prix de la Maison Ruinart 2018 et lauréat Carte Blanche Etudiant 2018 qui lui ouvre les portes de l’exposition Paris Photo, qui se tiendra du 7 au 10 novembre prochains au Grand Palais. « J’étais tellement heureux de remporter le Prix Ruinart. Je le vois comme l’indication que je suis dans la bonne voie. »
A 15 ans, alors qu’il est au lycée, Simon suit un cours de photo. C’est une révélation. « Après cinq minutes, j’ai su que je voulais être photographe, dit-il en riant. Depuis je n’ai jamais changé d’avis ».
Aujourd’hui étudiant à l’University of Applied Arts, à Vienne, il a déjà publié, en 2017, son premier livre photo, Jaga, qui traite de la chasse en Autriche et du mode de vie, qui lui a valu plusieurs chroniques dans la presse. La même année, il a fait partie de la short-list de l’Unseen Dummy Award, à Amsterdam.
La transmission est également au centre de la série distinguée par le Prix Ruinart. « J’ai été inspiré par l’histoire de la maison, par Le déjeuner d’huîtres, une huile sur toile peinte par Jean-François de Troy en 1735, qui est la première représentation de champagne dans l’histoire de l’art, et par la forme si particulière de la bouteille de Ruinart. »
La série est ainsi marquée par le passage du temps, de la peinture à huile aux techniques d’aujourd’hui, de la vigne jusqu’au champagne. Le spectateur passe d’une photo de nature en couleurs à une autre, en noir et blanc, évoquant le plan du site de production, ou encore à un détail d’une statue de Dom Ruinart, le moine à l’origine de la maison.
Le regard est tour à tour attendri par le lien fugace entre l’oiseau et l’homme que saisit le photographe ou étonné par une photo à l’atmosphère presque vaporeuse où se devinent des silhouettes. « Pour ce cliché, j’ai travaillé sur la texture du champagne lorsqu’on ajoute la liqueur de dosage, à la fin du processus de fabrication. »
Chaque image est marquée par une poésie qui surgit aussi bien dans une photo d’archive rephotographiée que dans un cliché montrant une ligne de production.
Le travail de Cartier-Bresson occupe une place importante dans la vision artistique de Simon. « Au début, dit-il, je pensais à des choses basiques comme des fleurs, mais en regardant ses photos, j’ai vu que l’on pouvait faire. »
Et c’est notamment à travers sa série How far is a lightyear? qui porte sur la paternité, l’amour et le développement de l’identité à travers la famille que Simon s’est fait remarquer. « Je n’ai pas de contact avec mon père depuis neuf ans, c’est ce qui a nourri la réflexion pour ce travail. » Tout en pudeur et délicatesse.
Infos :
Exposition Simon Lehner
Art Genève
VIP lounge Ruinart PAD
Jusqu’au 3 février
Palexpo
Genève