• Home
  • Catégories
    • Mode
    • A table
    • Culture
    • En voyage
    • Les gens
    • Luxe
    • Se chouchouter
    • Mini genevoises
    • La Genevoise par Alyâa
  • A PROPOS
  • CONTACT
Les Genevoises
Les Genevoises
  • Home
  • Mode
  • A table
  • Culture
  • En voyage
  • Les gens
  • Luxe
  • Animaux
  • Se chouchouter
  • Mini genevoises
  • A PROPOS
  • CONTACT
Genève, La Redoute en mode pop-up store déco
Saint-Valentin, un tendre shopping
Marina Anouilh inaugure son pop-up store au Bongenie
Featured posts
  • Genève, La Redoute en mode pop-up store déco
  • Saint-Valentin, un tendre shopping
  • Marina Anouilh inaugure son pop-up store au Bongenie
  • Dior, le foulard fait son show
  • Juillet Juillet, sous le soleil en maillot de bain anti-UV

Élisabeth H., de femme à femmes

Culture / by Odile Habel / Avr 07, 2021

Par  Eugénie Rousak

Historienne de l’éducation, Martine Ruchat s’est plongée dans la vie vouée à la pédagogie et à la transmission des savoirs d’Élisabeth Huguenin, retraçant son parcours dans son livre  Élisabeth H. Une femme comme les autres (éd. Slatkine).   

Après les histoires de vies de Marc Solon, Roland Assathiany, Charles-Henri Rapin et Edouard Claparède, Martine Ruchat s’est lancée dans une nouvelle quête biographique. Mélangeant avec justesse les informations des archives et les parties narratives, cette spécialiste des sciences de l’éducation s’est intéressée au parcours d’Élisabeth Huguenin. Née à la fin du XIXe siècle à Neuchâtel, cette institutrice a décidé de consacrer sa vie entière à l’enseignement, militant notamment pour le mouvement d’éducation nouvelle. Décédée en 1970, elle a laissé derrière elle de nombreux écrits, différentes introspections et… quelques regrets. Échange avec Martine Ruchat, l’auteure de Élisabeth H. Une femme comme les autres. 

ecrivain_C copieQuel souvenir gardez-vous de votre première « rencontre » avec Élisabeth Huguenin ?

J’ai connu l’existence d’Élisabeth Huguenin à travers les archives, en particulier celles de la bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel. Mais à ce moment, je ne m’étais pas particulièrement intéressée à cette femme. Bien plus tard, alors que j’étais professeur à l’École des sciences de l’éducation de Genève, tournée vers la démarche biographique, j’ai engagé mes étudiantes à présenter un certain nombre de pédagogues liés à cette institution. L’une d’entre elles, Charlotte Laty, a réalisé un mémoire sur Élisabeth Huguenin, mettant notamment en avant sa relation avec le pédagogue allemand Paul Geheeb. Si aujourd’hui le nom de Paul Geheeb est fortement attaché à l’éducation nouvelle, celui d’Élisabeth Huguenin est resté dans les oubliettes. Malheureusement, c’est souvent le cas et pas seulement dans le domaine de la pédagogie. Il y a une difficulté à faire connaître les femmes, qui souvent estiment que leur contribution n’est pas assez importante  pour les faire valoir, alors que les hommes gardent plus volontiers leurs archives, laissent des traces. D’ailleurs, Élisabeth Huguenin se battra beaucoup pour tenter de détruire ce sentiment d’infériorité qui habite les femmes, notamment avec ses écrits. Malheureusement, comme le montre l’histoire, elle-même se fera prendre au piège. Je me suis donc lancée dans l’œuvre de cette femme, pour valoriser ses mérites et présenter la densité de sa vie dans un ouvrage accessible à tous, un roman biographique.

Vous avez étudié les mémoires et les écrits d’Élisabeth Huguenin avant d’amorcer l’écriture de Élisabeth H. Une femme comme les autres. Comment avez-vous situé la frontière entre biographie et roman ?

Étant historienne de l’éducation, c’est évident que l’archive représente pour moi une valeur importante. Rien n’est inventé par rapport aux faits récoltés dans ses mémoires ! J’ai également travaillé sur d’autres archives et ouvrages, qui sont indiqués dans la bibliographie, pour mieux comprendre et alimenter le récit. Élisabeth Huguenin a écrit tardivement ses mémoires, alors qu’elle était déjà âgée, de 67 à 83 ans. A ce moment, elle pose un regard en partie négatif sur sa propre vie, regrettant ne pas s’être mariée et n’avoir jamais eu d’enfants. Finalement, elle ne valorise pas suffisamment son itinéraire professionnel. J’ai donc repris son histoire en quelque sorte à l’envers, en commençant depuis sa naissance et en gardant tous les faits de ses écrits. Je me suis aussi imprégnée de la vie de cette femme en lisant ses mémoires, m’imaginant successivement la jeune fille, la femme dans la force de l’âge, puis la femme de 50 ans qui se voue à sa mission de femme, c’est-à-dire de travailler, pour la société et ainsi faire en quelque sorte un apport à la civilisation. Alors que ses écrits continuent jusqu’à la fin de sa vie, j’ai décidé de m’arrêter en 1940 pour m’intéresser surtout à son parcours de formatrice, de femme pédagogue. De 18 à 50 ans elle a travaillé dans pas moins de 12 institutions différentes ! Dans la seconde partie de sa vie, Élisabeth Huguenin suit un chemin un peu différent, s’affiliant à la psychologie jungienne et ouvrant un cabinet de soutien aux femmes, de conseillère en vocation féminine à Neuchâtel. Mais c’est alors une autre histoire.

unnamed-1Pourquoi Élisabeth Huguenin s’est-elle rapprochée du mouvement d’éducation nouvelle, une pédagogie pacifiste, qui favorise une éducation active et mixte ?

Entre 1912 et les années 30, des militants prônent ce type d’éducation, comme Maria Montessori en Italie, Ovide Decroly en Belgique, Adolphe Ferrière et Edouard Claparède à Genève ou encore Célestin Freinet en France. Dans le roman, je fais l’hypothèse qu’Élisabeth Huguenin a toujours fait de l’éducation nouvelle sans le savoir. Étant institutrice dans une petite classe perdue de campagne, elle s’occupe d’élèves entre 6 et 15 ans. Elle doit donc bien sortir les enfants dans la nature pour faire ces fameuses leçons de pédagogie pratique active et faire de l’éducation mixte, la coéducation des sexes, qui sont deux des fondements de l’éducation nouvelle. Sa rencontre avec Pierre Bovet, alors philosophe à Neuchâtel, futur directeur de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, lieu phare de l’éducation nouvelle, va justement être l’ouverture sur cette conception de la vie à la fois libertaire et morale. Progressivement, elle va côtoyer des personnalités comme Adolphe Ferrière ou encore Paul Geheeb, et glisser dans ce trend de l’éducation nouvelle.

Vous avez expliqué que le titre ne comporte pas le nom entier d’Élisabeth Huguenin, juste Élisabeth H. Une femme comme les autres pour que les autres femmes se reconnaissent en elle. Pourtant son parcours et sa valorisation de carrière étaient peu communs ?

L’un des ouvrages de la série sur la femme qu’Élisabeth Huguenin avait rédigé, mais qui n’a pas été publié, portait le titre Une femme comme les autres. Comme elle le disait, elle ne voulait pas que les femmes perdent du temps face aux échecs, fassent des erreurs et soient contraintes de refaire tout le travail qu’elle-même avait déjà réalisé. Elle voulait donc leur donner un exemple pour les aider à s’émanciper, à ne pas se faire exploiter en ayant des salaires plus bas que les hommes pour un même travail notamment. Élisabeth H. est un exemple de femme comme les autres, comme les autres devraient être en quelque sorte.

Est-ce qu’aujourd’hui, la femme doit encore faire le choix entre une vie de famille et la carrière ?

Oui, c’est une chose qui m’a beaucoup frappée quand j’étais professeure à l’université. Durant les séminaires d’écriture biographique de portraits de pédagogues, les étudiantes étaient particulièrement touchées par cette problématique. Les assistantes, qui commencent une carrière universitaire, sont encore aujourd’hui confrontées à cette réalité, fonder une famille sans pour autant renoncer à leur carrière. Paradoxalement, dans un milieu universitaire, celles qui continuent de travailler tout en étant mères de famille peuvent être considérées comme moins sérieuses, car elles ne se consacrent pas entièrement à la science. Ce sont des choix vraiment douloureux, qui sont malheureusement toujours d’actualité.

Infos: 
https://www.slatkine.com/fr/editions-slatkine/74857-book-07211025-9782832110256.html

Dédicace à distance avec Martine Ruchat
dimanche 18 avril 2021
Payot 
https://evenements.payot.ch/evenement/martine-ruchat-dad-2021/

Lég. photos :
Portrait de Martine Ruchat
© Lucien Jaggi
Couverture livre
© Eugénie Rousak

Rating
1850
views
0
Comments
Recommend to friends
  • Twitter
  • Facebook
  • Pinterest
  • Google Plus
  • Instagram
Abonnez-vous à notre newsletter

Catégorie
Articles les plus populaires
Sac caméléon chez Longchamp
Mode
Fév 20, 2016
Le lancement des Genevoises
Les gens
Mar 12, 2016
Bernard Pras, le sylphe du trompe-l’oeil
Les gens
Mar 26, 2016
Articles récents
  • Beau-Rivage: à l’heure de l’oeuf de Pâques
  • Soulwines, toute l’âme des vins suisses
  • Masterclass avec le meilleur sommelier de Suisse
  • Ritz Carlton Hôtel de la Paix: manger dans le noir
  • Nescens, le sérum anti-soif
Archives

© Copyright 2023 by LESGENEVOISES.COM - Genève - Switzerland         WEBDESIGN BY IMAGIC