René René, les sacs de Sylvia Blondin

Quand on est jeune, 26 ans, talentueuse et dingue de sacs…, on lance sa propre ligne. C’est ce que Sylvia Blondin a fait avec sa marque René René et ses sacs faits à la main, made in Geneva.

C’est dans un vaste atelier très lumineux situé à La Praille que Sylvia Blondin vient de s’installer, abandonnant sa charmante, mais petite arcade à la Croix-de-Rozon où elle a fait ses premières armes de créatrice et de cheffe d’entreprise à seulement 24 ans. Après une maturité artistique, Sylvia rejoint la HEAD dans la section stylisme, mais six mois plus tard elle change d’orientation. « On apprenait la conception, le design, le dessin, mais j’ai réalisé que je m’intéressais davantage à la fabrication, dit-elle. Je voulais créer moi-même le produit fini. De plus, l’idée d’envoyer plus tard ma production à l’étranger me déplaisait. » Sans doute l’héritage familial: son père, Bernard Blondin, issu d’une longue lignée de maraîchers, est un ardent défenseur des produits locaux. Sylvia se tourne vers un CFC et, comme elle a toujours « adoré les sacs », elle commence par faire un stage chez Chris Murner, de l’atelier Antre-peaux, où elle apprend les techniques traditionnelles de fabrication. «Je suis carrément tombée amoureuse du cuir! »

Quatre ans plus tard, en 2015, son CFC en poche, Sylvia décide de lancer sa marque, René René, afin de créer son propre style. « Je ne m’inspire pas de quelque chose de précis, plutôt d’un souvenir, d’un rêve ou même d’une poésie. Je fabrique mon univers, son atmosphère. Parfois je commence à travailler à partir d’une image que j’ai dans ma tête et le lendemain je change. »
Les sacs, tous des pièces uniques et entièrement fabriquées à la main par Sylvia, affichent tous des formes – faussement – simples associées à des détails originaux. Par exemple, une pochette en cuir de veau grainé habillée d’un large ruban fantaisie à l’esprit baroque, agrémenté de franges en cuir de vachette velours à paillettes. « Je passe des heures à mélanger les matières, j’adore ça. C’est comme porter une très belle chemise avec un jogging. » Les collections mettent en scène un modèle inspiré de l’origami dont les soufflets sur les côtés peuvent être rentrés – « une façon de changer de sac » – ou encore un sac tout en rondeurs dédié aux voyageuses et aux nomades du quotidien, c’est-à-dire toutes celles qui transportent leur maison dans leur sac!