Metin Arditi est un conteur-né. Dans son dernier roman, Carnaval noir, il plonge le lecteur dans l’atmosphère de la Venise au XVIe siècle où les meurtres se succèdent.
On ne se lasse pas de Venise. Surtout lorsque la Sérénissime est mise en scène par l’écrivain genevois Metin Arditi, comme il l’a déjà fait avec talent dans Le Turquetto, dont le récit se déroulait au XVIe siècle.
Cette fois, l’histoire commence en janvier 2016 avec la découverte d’une étudiante de l’Université de Venise retrouvée noyée dans la lagune. Tout laisse penser à un accident. Qui donc pourrait vouloir du mal à une jeune femme qui consacrait une thèse à l’une des principales confréries du XVIe siècle, qui avait été la cible d’une série de crimes en 1575 durant le Carnaval de Venise, événement baptisé par les historiens comme le « Carnaval noir » ? Seulement voilà, l’étudiante n’est pas la seule à trouver la mort et Bénédict Hugues, professeur de latin à l’Université de Genève, grand érudit, mais homme timide et maladroit dans ses rapports humains, se retrouve à déjouer une machination ourdie par l’alliance d’un groupuscule d’extrême droite de la Curie romaine et des mercenaires de Daech dont l’objectif est d’éliminer le pape.
On se plonge dans les 400 pages dont on émerge ravi quelques heures plus tard, comblé par l’intrigue, le suspense, les rebondissements et les personnages dont les faiblesses sonnent tellement juste. L’écriture élégante et précise de l’auteur contribue également au plaisir de ce thriller historique qui, malgré des aller-retour constants et savants entre le XVIe siècle, réussit à ne jamais lasser le lecteur.
Infos :
Carnaval noir
Metin Arditi
Edition Grasset
https://www.grasset.fr/carnaval-noir-9782246816003