Par MICHELINE PACE
La 63e édition de la BRAFA, à Bruxelles, s’est achevée sur une nouvelle note optimiste et même ascendante, côté ventes. Cette grande foire annuelle incontournable pour tout amateur de belles choses et tout collectionneur, avec ses 134 exposants, a tracé encore une fois un parcours atypique en dévoilant des œuvres s’étalant sur plus de 4000 ans d’histoire.
L’art contemporain tutoie avec les masques africains datant d’avant notre ère, un bouddha borde une représentation d’une momie de la dynastie de Ptolémée, la céramique côtoie des bijoux inimaginables, les arts décoratifs accompagnent les projets urbanistiques, dont ceux de Christo, hôte d’honneur de la manifestation. De coups de cœur en coups de cœurs, on ne sait plus où donner de la tête.
Quand on aime, on ne compte pas, selon le dicton bien connu. Un des joyaux les plus frappants incontestablement le tableau presqu’introuvable de Rubens Diane et les Nymphes chassant le cerf chez Klass Muller est en phase de trouver preneur ; une pièce unique de Pablo Atchugarry chez Tornabuoni Arte (galerie italienne participant pour la première fois) a trouvé acquéreur à sa juste valeur ; l’Untitled chez Harold t’Kint de Roodenbeke se vendrait autour des 100 000 euros ; une œuvre en carton d’Eva Jospin, fille de l’ex-Premier Ministre français présentée à la Galerie Claude Bernard cédée ; L’oracle du célèbre artiste belge, Magritte, chez Boon Gallery est sur le point d’être acquis ; Gallery Desmet s’est séparé de la Vierge à l’enfant de l’italien Buggiano pour une somme de 55 000 euros ; pour faire honneur à la tradition de la BD, une planche originale de 1968 de Hergé représentant Tintin, Milou, le Capitaine Haddock et les Dupond/t exposée sur le stand de la Belgian Comic Strip Gallery livré pour environ 85.000 euros.
À la question de savoir quel est le point commun de ce bric-à-brac chic et choc, la réponse n’est pas simple ou plutôt justement il n’y en pas … si ce n’est la qualité avant tout, l’ambiance un brin désinvolte agrémentée par le champagne qui coule à flot, la diversité des objets et des périodes qui se côtoient au fil de la visite de manière presque naturelle. Son ADN se décline assurément par un avéré professionnalisme s’accommodant sans mal à l’art, si belge, de ne pas se prendre (trop) au sérieux mais dont l’émerveillement – bien réel – attend l’observateur à chaque méandre du lieu labyrinthique épousant les contours des halls de Tour et Taxis.
De l’antiquité à l’art contemporain, tous les genres y figurent. La BRAFA reste une fête ! L’art comme nécessité y fédère tous les goûts, les techniques au service d’interprétations du monde y délivrent tous leurs sens. Pour le plus grand bonheur des yeux et de l’esprit.
À l’année prochaine pour la BRAFA 2019, du 26 janvier au 3 février !