Elles sont partout et pourtant nous ne leur prêtons pas toujours beaucoup d’attention. Jusqu’au 18 mai prochain, l’exposition Frontières en tous genres, qui se tient à l’Université de Genève, interroge sur les frontières tant interétatiques que sociétales et sur leur place dans la construction des identités.
A Genève, on la passe parfois plusieurs fois par jour pour aller faire une course, voir un ami, dîner dans un restaurant ou tout simplement en se baladant à la campagne. Elle, c’est la frontière entre la Suisse et la France dont le franchissement est d’une normalité – d’une banalité même – absolue. Une situation complètement à l’opposé du mur entre les Etats-Unis et le Mexique voulu par Donald Trump. Un cas qui est loin d’être isolé puisque, selon la plateforme Border Walls, il y aurait actuellement dans le monde une soixante de murs ou de barrières aux frontières des Etats visant à arrêter les flux migratoires.
Parallèlement à ces frontières physiques, l’exposition met en lumière celles dressées au sein de la société en s’intéressant notamment à la peinture du genre, qui montre à chacun et chacune sa place, celle de la femme étant à la maison pour s’occuper de la vie familiale tandis que l’homme dispose de l’espace public. Aujourd’hui, celui-ci est encore souvent contesté aux femmes, comme le dénoncent divers collectifs féministes.
L’exposition aborde la problématique de la frontière de manières très diverses, notamment sous l’angle du cinéma, afin d’évoquer le mur entre les Etats-Unis et le Mexique avec, entre autres, un extrait du film Men in Black. Le visiteur découvre également des photos, projections, reproductions de peintures et images satellites, témoignant des formes de décloisonnement et de recomposition qui passent souvent par la transgression des frontières.
Infos :
Frontières en tous genres
Salle d’exposition de l’UNIGE
Uni Carl Vogt
66, boulevard Carl-Vogt
Du lundi au vendredi
De 7h30 à 19 heures
https://www.unige.ch
photo d’ouverture:
Ronaldo Schemidt, sans titre.
Photographie prise à Las Patronas, Mexique, 10 août 2018.
Crédit: AFP, Getty Images