Les créateurs genevois Miriam Racine et Pedro Oselieri, fondateurs de la marque Racine, imaginent des pièces de haute joaillerie où les pierres de couleurs racontent des histoires exubérantes.
L’adresse est encore confidentielle, fréquentée par les passionnés de joaillerie et les dénicheurs de talents. Au centre-ville de Genève, dans un petit atelier meublé dans un style contemporain, joyeux et coloré, Miriam Racine et Pedro Oselieri travaillent côte à côté, enveloppés d’un silence paisible, créant des pièces uniques, faites à la main, au design moderne et opulent.
Alors que certains couples se forment lors d’une soirée chez des amis, Miriam et Pedro se sont rencontrés autour de pierres précieuses, à Londres, lorsqu’ils suivaient une école de gemmologie. Presque une histoire de karma pour les deux jeunes trentenaires. « En Norvège, quand j’étais enfant, se souvient Miriam, j’avais trouvé des grenats en jouant sur la plage et j’en faisais déjà des bijoux. J’adorais les pierres. » Pedro a grandi au Brésil dans l’Etat de Minas Gerais, région connue pour l’exploitation des gisements de pierres de couleur et où l’on suspend devant les maisons des agates pour le bruit qu’elles font bercées par le vent. S’il aime les pierres – « J’ai passé mon enfance dans une grande propriété en contact avec la nature et les animaux », dit-il – c’est à la Foire de Tucson, l’une des plus importantes au monde, que Pedro a un véritable coup de foudre pour les pierres. « J’avais fait une école de commerce et je travaillais dans le secteur de la sécurité, je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie, mais en voyant toutes ces pierres, ce fut une évidence. » Après ses études de gemmologie, il travaille chez un grossiste en pierres précieuses et Miriam dans les perles.
En 2018, ils décident de créer leur propre marque, Racine, – « Il fallait faire simple, on choisit Racine », disent-ils en riant – parce qu’ils rêvent de liberté sur le plan privé, ayant deux enfants en bas âge, mais aussi professionnel. « Nous voulions créer! C’est beaucoup plus épanouissant que la vente. »
Miriam ouvre des boîtes avec délicatesse, les yeux pétillants, révélant des pierres magnifiques aux couleurs chatoyantes. « En fait, ce sont elles qui décident. Elles dictent le bijou final. »
Celui-ci, toujours unique, est l’aboutissement d’un processus à l’ancienne, des gouaches peintes à la main par Miriam jusqu’au plus petit détail façonné par les meilleurs artisans genevois.
Avec la même dextérité, les deux jeunes créateurs imaginent bagues – leurs bijoux préférés – boucles d’oreilles ou pendentifs. Les pièces laissent deviner une inspiration Art déco mais repensée de manière complètement moderne avec des détails originaux, des volumes généreux et surtout des associations de couleurs ensorcelantes: boucles d’oreilles heptagones montées sur or blanc et argent noirci, serties de deux spinelles, de pierres de lune, de saphirs et de diamants, ou encore bague en forme de cerf-volant en or blanc et noirci, agrémentée de saphirs violets, de spinelles roses, de diamants saphirs bleus. « L’important est de donner à toutes leurs pierres leurs lettres de noblesse, le zircon de couleur, l’amétrine, la tourmaline verte, l’aigue-marine… »
Les pierres, Miriam et Pedro les chinent notamment dans les ventes aux enchères de bijoux anciens, un avantage puisqu’ils n’ont généralement pas été traités et que certaines tailles d’autrefois, par exemple avec des grandes facettes, redeviennent tendance.
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