Par Alexia Cerutti
Le ballet du Grand Théâtre de Genève clôt sa saison avec la soirée Forces qui réunit deux figures majeures de la danse contemporaine, Aszure Barton et Sharon Eyal. Au Bâtiment des Forces Motrices (BFM) jusqu’au 16 juin 2024.
Les chorégraphes Aszure Barton et Sharon Eyal ont été invitées à recréer l’une de leurs pièces les plus emblématiques de leur répertoire. Il s’agit respectivement de « BUSK » et de « Strong ». Zoom sur ces deux œuvres.
« BUSK » et « Strong »
Protégée de Mikhail Baryshnikov, la Canadienne Aszure Barton a travaillé avec un grand nombre de compagnies et d’artistes prestigieux dont l’Alvin Ailey American Dance Theatre et la Martha Graham Dance Company pour n’en citer que quelques-uns. Elle a créé « BUSK » en 2010 pour le Baryshnilov Arts Center de New York.
Cette pièce invite les spectateurs à apprécier la fragilité et la résilience de l’expérience humaine. Le corps des danseurs est appelé à être exploré sous toutes ses facettes. Les danseurs doivent puiser dans le collectif pour exécuter la chorégraphie complexe de Barton avant de céder la place à la nuance de chaque individu.
Le titre « BUSK » évoque le mot buscar en espagnol qui signifie chercher. Il dérive aussi de la dénomination anglo-saxonne du spectacle de rue. Pour sa pièce, la chorégraphe a du reste choisi la musique de Moon Dog, connu pour vivre et créer de la musique dans la rue. Elle a également porté son choix sur des morceaux d’Auguste Soderman, de Camille Saint-Saëns, de Daniel Belanger, de Lev « Ljova » Zhurbin ou encore de Slava Grigoryan.
Les costumes sont signés Michelle Jank, l’une des créatrices les plus reconnues en Australie. Cette dernière a notamment été styliste pour Cate Blanchett et Nicole Kidman.
Ancienne danseuse de la Batsheva Dance Company, Sharon Eyal en a été la directrice artistique associée et chorégraphe résidente. Elle a ensuite fonder sa propre compagnie LEV à Tel Aviv avec Gai Behar en 2013.
Trépidation, solitude, force et résilience sont les quatre caractéristiques qui dominent la chorégraphie de « Strong ». Célèbre pour son utilisation de la répétition jusqu’à l’épuisement, Eyal s’en tient à ses méthodes éprouvées pour cette chorégraphie créée avec le Staatsballett Berlin en 2019.
Le mouvement hypnotique est rythmé par la musique électronique d’Ori Lichtik. Les danseurs sont vêtus de combinaisons noires transparentes et moulantes signées Rebecca Hytting.
Une expérience envoûtante qui ne manquera pas de marquer les spectateurs.