Journaliste au Nouvelliste, en Valais, Joël Jenzer a récemment publié son premier livre, Enflammés, un polar vintage sur fond de secte et de suicide collectif. Suspense efficace.
Une petite ville, une secte, un suicide collectif. C’est un peu comme la pub du Canada Dry, on dirait de l’alcool mais c’est un soda. Là, on dirait l’Ordre du temple solaire (OTS), mais ce n’est pas lui. Ou en tout cas pas vraiment.
« A l’époque, reconnaît Joël Jenzer, j’avais été choqué par l’histoire de l’OTS, d’autant plus que je suis de Martigny. Ensuite je suis parti habiter Paris pour écrire un livre et j’ai repensé au massacre à ce moment-là. »
En quelques mois, s’installant dans les cafés et fast-food pour écrire, il termine la première version de son polar. C’était en 1994. Au cours de la décennie suivante, Joël Jenzer commence à le remanier. « Tous les deux ou trois ans », dit-il en riant. Jusqu’à sa rencontre avec la maison d’édition 180° et la récente publication du livre. «J’ai éprouvé un sentiment bizarre lorsque j’ai vu mon roman pour la première fois chez Manor, à Sion. C’est un peu comme un enfant qui, tout d’un coup, vit sa propre vie. »
Dans ce roman vintage, qui se passe en 1974, sans téléphone portable, ni mail, ni police scientifique surdouée comme dans « Les experts », on croise un journaliste, Marc Verner qui n’est pas sans rappeler parfois l’auteur – « comme lui, je m’ennuyais quand j’écrivais à la rubrique locale, mais, contrairement à lui, je ne rêvais pas de résoudre l’affaire du siècle » -, un gourou charismatique, l’inévitable femme de tout polar qui se respecte, c’est-à-dire jeune, belle et mystérieuse, et surtout des dizaines de cadavres carbonisés dans un incendie.
L’histoire commence lentement, ce qui peut agacer les plus impatients, mais sans même prendre conscience du changement de rythme qui s’opère, on se laisse happer par le roman. On apprécie au passage le style de l’auteur, simple, précis et efficace. « Il faut la trame pour semer les indices aux bons endroits, ni trop ni trop peu. » Et cela, Joël Jenzer le fait vraiment très bien!
Enflammés
Joël Jenzer
180° éditions
www.180editions.com