Le Club des Sucrés: les pâtissiers s’amusent

Par Sophie Lagrange

Les jeunes chefs pâtissiers de grandes tables de Suisse romande se retrouvent régulièrement pour un défi sucré qui a de quoi faire rêver les gourmands !

S’inspirant du club existant en France, Christophe Loeffel, chef pâtissier de la maison Décotterd, a fondé il y a un an ce Club des Sucrés Suisse. Il avait envie de proposer à tous ces chefs qui se connaissent indirectement par les réseaux sociaux des occasions de se voir, d’échanger, de partager des bons moments ensemble et même de s’amuser tout en exerçant leur créativité. À chaque rencontre un nouveau lieu et une nouvelle thématique à explorer sous forme de défi.

J’ai eu la chance d’assister à la réunion qui s’est récemment tenue à La Réserve, à Genève. Et j’ai pu constater que le but est atteint et le défi relevé haut la main, compte tenu des délices que j’ai pu déguster !

Le Club compte actuellement douze membres. Dix d’entre eux sont présents ce jour-là. C’est Pierre-Alain Rouchon, chef pâtissier du palace genevois et membre du Club, qui les accueille et les invite à découvrir d’abord quelques spécialités servies dans les trois restaurants de La Réserve. La conversation va bon train et pas seulement pour commenter le contenu des belles assiettes qui se succèdent. Ces jeunes passionnés n’ont que de rares occasions de quitter leurs cuisines et ils apprécient visiblement ce moment de convivialité entre professionnels évoluant dans la haute gastronomie.

Après le café, place au plat de résistance, si l’on peut dire : le défi du jour sur le thème « dessert réalisé avec des produits régionaux de saison ». Ils ont préparé en tandem une création qu’ils présentent tout à tour avec le dressage réalisé en direct. C’est ainsi que l’abricot du Valais, la mirabelle, la raisinée (vin cuit) et même la tomate se retrouvent en vedette, avec un cortège, entre autres, de safran, d’oxalis, de verveine, de riz soufflé. Un festival de sensations qui témoigne d’une modernité inventive. Et une tendance très nette vers le moins sucré, tendance voulue et assumée, mais sans perdre en rien la gourmandise.

Chacun observe attentivement comment les créations prennent forme dans l’assiette, on commente le tour de main, on pose des questions sur les ingrédients et leurs préparations, puis quelques minutes de silence quand on déguste et les échanges repartent de plus belle pour décrire sensations, émotions, saveurs qu’on aime beaucoup et rarement un peu moins. Ici encore le plaisir de partager leur savoir-faire est évident, réjouissant. De quoi augurer de très bonnes choses qu’on aura peut-être la chance de retrouver à la carte des restaurants de ces jeunes chefs dynamiques, tous restés étonnamment sveltes ! Comme quoi les plaisirs sucrés ne font pas forcément grossir…