Deux cent mots clé pour raconter la Suisse ! L’écrivain genevois d’origine turque, Metin Arditi, signe un Dictionnaire amoureux de la Suisse empreint de tendresse, de lucidité et d’humour.
Metin Arditi ne change pas. Toujours la même politesse exquise et toujours le même regard pétillant lorsqu’il parle de littérature. Installé au bar de l’hôtel Beau-Rivage, à Genève, une tasse de thé posée devant lui, il évoque l’écriture des 200 entrées, « qui sont 200 petits romans », de ce dictionnaire. « Je croyais naïvement que ce projet s’intégrerait dans mes travaux d’écriture romanesque, avoue-t-il en riant. Mais ce fut le contraire, je n’ai pas écrit une seule ligne de littérature romanesque pendant neuf mois. Seulement un texte sur mon père, qui sort en avril. C’était aussi un retour à l’enfance, puisque je suis arrivé de Turquie en Suisse à 7 ans, à l’internat. Mon regard sur le pays a été formé par ces années. »
Metin Arditi évoque avec beaucoup d’émotion et de tendresse, mais aussi de lucidité – la lenteur proverbiale du pays – une Suisse « au coeur de l’Europe et de ses aventures artistiques et culturelles », intelligente, où « quatre cultures vivent en paix », innovante et belle. Une Suisse magnifique aussi comme à Crans-sur-Sierre avec ses lacs et ses forêts.
Dans ce dictionnaire dont la lecture ressemble à une agréable flânerie, on croise Roger Federer, Joël Dicker, Darius Rochebin mais aussi Nicolas Bouvier, le cirque Knie, la Fête des Vignerons, la Migros, la garde pontificale, les banquiers privés, les montres, le Toblerone ou encore les meilleurs sandwiches au saumon fumé de Suisse que prépare l’hôtel Les trois rois, à Bâle.
« J’ai fait des découvertes comme La Chaux-de-Fonds, que je connaissais un peu, mais qui ne suscitait pas chez moi un grand intérêt jusqu’à ce que je visite la ville avec l’ancien architecte cantonal Denis Clerc. J’ai été enthousiasmé. »
A la lettre W pour World Economic Forum de Davos, l’auteur s’offre un petit coup de griffe avec une description ironique et d’une extrême justesse de la vanité humaine. « C’est la seule entrée un peu cruelle », avoue Metin Arditi avec un sourire espiègle.
Infos:
Dictionnaire amoureux de la Suisse
par Metin Arditi
Ed. Plon