La Swiss touch des sacs Woodskine
Mode / / Nov 11, 2020
Des sacs militants ! Ou presque. La Genevoise Miriam Alaix lance sa marque de sacs, Woodskine, dont les premiers modèles sont inspirés de femmes suisses d’exception.
« Adolescente, j’avais plutôt envie de suivre une école d’art, mais mes parents m’ont bien fait comprendre que ce n’était pas une option, s’amuse Miriam Alaix. Du coup, je me suis tournée vers l’architecture car il y avait le dessin. »
Après son diplôme, elle travaille dans un bureau d’architecte puis part à Barcelone faire un master en architecture durable. Et c’est là, sur la machine à coudre de sa grand-mère chez qui elle habite, que Miriam coud son premier sac. « C’était la mode des sacs Vanessa Bruno, ce qui m’a inspirée. Le modèle que j’avais réalisé était en tissu. »
Mais elle ne s’arrête pas, elle enchaîne en suivant une formation basique sur le travail du cuir puis passe un diplôme professionnel en maroquinerie à Paris. « Je voulais créer ma propre marque, faire quelque chose de différent et qui ait un lien avec la Suisse. »
Miriam intègre alors des incrustations en bois à ses sacs en cuir. « C’était en 2015, se souvient-elle, et il était difficile de trouver des fabricants qui puissent non seulement réaliser ce genre de choses, mais, en plus, le faire à des prix compétitifs. J’ai donc mis mon projet en attente, ce qui m’a permis d’affiner encore le design de mes sacs et de trouver un fournisseur. Aujourd’hui, je produis en Espagne. Les matériaux sont tous sourcés en Europe et je n’utilise pas – je ne le ferai jamais – de cuirs exotiques. Le bois est suisse et je travaille avec une fondation, dans le canton de Vaud, qui oeuvre en faveur des personnes handicapées. »
Pour ses débuts, la marque Woodskine mise sur trois modèles – Ella, Iris et Marthe – baptisés ainsi en hommage à Ella Maillart, Iris von Roten et Marthe Gosteli. Trois femmes suisses au parcours hors du commun.
La première, Ella Maillart, fut l’une des plus grandes voyageuses du XXe siècle; la deuxième, Iris von Roten, avocate, juriste et écrivaine, s’engagea en faveur de l’égalité homme-femme avec la publication de son livre Femmes en cage ( Frauen im Laufgitter ), et la troisième, Marthe Gosteli, milita notamment en faveur du droit de vote des femmes en Suisse qui ne leur fut accordé qu’en 1971, faisant du pays le dernier en Europe à permettre aux femmes de voter.
Mais ne dites pas à Miriam que ses sacs sont féministes car elle rectifie avec un sourire. « Je dirais plutôt qu’ils revendiquent juste l’égalité homme-femme. Je me sens de plus en plus concernée par ce sujet. »
Pour chaque modèle, Miriam a commencé par choisir une femme d’exception – « l’une des prochaines sera une grande scientifique américaine » – avant d’imaginer le sac qu’elle pourrait porter. Celui qui correspondrait à sa personnalité et à son mode de vie.
Le design très structuré et minimaliste de ces sacs – faits à la main – rappellent aussi le métier d’architecte de Miriam.
Côté couleurs, la créatrice laisse s’exprimer ses racines espagnoles et son goût pour les teintes ensoleillées, notamment un jaune intense. Et un rouge flamboyant devrait prochainement illuminer la collection.