Par Eugénie Rousak
A la fois chasse au trésor et guide de remise en question, N’oublie jamais qu’avant de te relever tu dois être tombée (éd. 180°édition) est le premier roman de l’auteure genevoise Jessica Milo
Jessica Milo est une passionnée de développement personnel. Poursuivant sa propre quête du bonheur au quotidien, elle a voulu partager ses réflexions sur la vie dans un ouvrage d’aventure et de voyage. A l’image de Santiago dans L’Alchimiste de Paulo Coelho ou d’Elizabeth Gilbert, interprétée par Julia Roberts dans Mange, prie, aime, le personnage principal, Eva, sombre. Après avoir vécu un échec professionnel, cette femme d’affaire quarantenaire doit se reconstruire pour mieux rebondir. Mais comment ? Réponse avec l’écrivaine.
Vous avez travaillé dans de nombreux secteurs tels que le marketing, la mode, les ressources humaines, la compliance ou encore la finance. Comment l’écriture s’est-elle invitée dans votre parcours ?
L’écriture fait partie de moi, plutôt au niveau des loisirs que du côté professionnel, ce qui me laisse une totale liberté sans aucune contrainte financière. Durant mes études, j’ai eu la chance d’être publiée, mais les thématiques tournaient surtout autour de l’entrepreneuriat et la création d’entreprise. Pour ce premier roman, j’ai voulu partager mes connaissances sur le développement de soi, illustrant les différentes approches que j’applique moi-même.
L’ouvrage débute sur l’échec professionnel du personnage principal, Eva. Pourquoi cette problématique ?
L’échec dans la culture suisse est perçu comme une destruction et les personnes qui l’ont connu, que cela soit dans leur vie privée ou professionnelle, sont stigmatisées. Travaillant dans un environnement anglo-saxon où l’approche est autre, je voulais montrer que l’échec est avant tout une expérience. Un trou dans le CV dû à un lancement de société infructueux ne doit pas être perçu d’une façon négative, mais au contraire montre que la personne n’a pas peur de prendre des risques !
Et justement quelles sont les étapes de remise en question d’Eva ?
Eva est une carriériste au brushing entretenu et au tailleur élégant qui ne vit que pour travailler. Je voulais inverser les clichés étant donné que son mari, un artiste-peintre et professeur, s’occupe de la maison. Un équilibre peu conventionnel dans nos sociétés. En subissant un licenciement, alors qu’elle ne s’y attendait absolument pas, Eva perd ses repères et traverse une crise interne. C’est donc en étant au plus bas qu’elle va rencontrer Benoît Lavinot, un coach de vie, qui va commencer avec elle un travail de reconstruction. Progressivement, elle ouvre les yeux sur sa vie et commence à apprécier le moment présent. Elle réalise alors qu’elle vivait dans le superficiel, se croyant heureuse et épanouie. Lâcher prise lui permet de faire des rencontres formidables et d’apprendre à profiter de chaque instant. Sa philosophie rejoint progressivement la conception de la vie de son conjoint et elle finit par se libérer des apparences pour vivre tout simplement.
Votre roman mélange le style d’aventure avec la chasse au trésor et un livre de développement personnel. Pourquoi ce côté hybride ?
Je veux divertir les lecteurs, tout en leur faisant réfléchir sur la quête du bonheur. C’est un conte philosophique, avec une partie romancée et des sources autobiographiques.
En parlant d’autobiographie, vous vous associez plus au personnage d’Eva ou à son coach de vie Benoît ?
Si je devais me décrire, je dirais plus Benoît qu’Eva. J’ai ce côté analytique pour évaluer la situation et apporter des conseils. D’ailleurs, je suis moi-même une formation de coach. Ce roman retrace beaucoup de problématiques inspirées par mon parcours de vie, mes voyages, et celui de mon entourage proche également. Par exemple, mon mari est d’origine polonaise et quand sa famille est venue en Suisse en tant que réfugiés politiques, ils ont francisé leur nom, rejetant en partie leur provenance. C’est également le cas d’Eva. Mes grands-parents paternels sont espagnols, alors que le côté de ma mère est issu de l’Algérie, donc différents personnages s’intéressent à des thématiques qui sont propres à ma famille.
Quelles sont vos méthodes pour garder cet émerveillement de la vie au quotidien ?
Garder son âme d’enfant pour se sentir heureux chaque jour et pas seulement le week-end ou à la retraite ! Je peux m’émerveiller devant une fleur ou un rayon de soleil tout simplement. Je vis dans l’instant présent, je ne me projette pas loin dans l’avenir, tout en essayant d’avoir des moments de qualité au quotidien. Chaque étape de la vie est une leçon, un apprentissage de notre propre fonctionnement, une nouvelle façon de regarder la situation. Également, je suis les quatre accords toltèques, à savoir de choisir les mots justes qui reflètent nos pensées, ne pas faire de suppositions, essayer de toujours faire de son mieux et de ne pas avoir de regrets en fin de journée. Nous traversons tous des périodes difficiles, mais de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide est un choix individuel. Être heureux est une conviction et chacun est responsable de son propre bonheur.
Info:
N’oublie jamais qu’avant de te relever tu dois être tombée
Jessica Milo
éd. 180°éditions