Baszanger, la perle version contemporaine
Luxe / / Avr 19, 2017
Trop sage la perle ? Les Genevoises Yaël Baszanger et Semaja Fulpius la revisitent dans des bijoux contemporains et sensuels faisant revivre cette maison fondée en 1771.
Yaël Baszanger est réservée. Elle prend le temps de la réflexion, elle pèse ses mots. A côté d’elle, Semaja Fulpius, ancienne journaliste lifestyle, semble bouillonner d’une énergie chaleureuse qui ne demande qu’à s’échapper à la moindre occasion. Rien d’étonnant donc à ce que l’idée « un peu dingue », comme elle le dit elle-même, de relancer la marque Baszanger soit venue de Semaja.
« Je ne connaissais presque pas Yaël, je l’avais seulement rencontrée pour un article que j’écrivais sur elle et ses créations. Je l’avais revue plus tard dans le cadre de ses ventes privées. Mais j’avais ressenti beaucoup d’émotion face aux bijoux qu’elle crée. » Il n’en fallut pas plus pour qu’elle exposât son projet à Yaël Baszanger qui, d’abord déroutée – «Je ne m’attendais pas du tout à une telle proposition » – se laisse rapidement convaincre. «Plus je réfléchissais et plus le projet m’apparaissait comme une évidence. Nous avions toutes les deux envie de changement dans nos vies professionnelles. »
Les rôles se sont répartis naturellement : Yaël se concentre sur la création, Semaja sur la communication, le marketing et la diffusion. « Depuis toute petite, je suis fascinée par les perles et j’ai transmis cet amour à Semaja, constate en souriant Yaël. Nous discutons beaucoup et nos pièces s’enrichissent de nos échanges et de nos sensibilités différentes. »
Accusée d’être bourgeoise, parfois même un rien vieillotte, la perle prend avec elles un vrai coup de jeune, interprétée dans des créations épurées au style contemporain. Des ors de différentes couleurs, des diamants, des perles noires de Tahiti avec leurs nombreuses nuances, allant du gris au lilas, mais aussi d’Australie, blanches ou dorées, des volumes généreux, des proportions inattendues… Yaël ne s’interdit rien, explorant sans cesse de nouveaux horizons et s’offrant même le luxe de revisiter sa propre histoire familiale.
Elle a ainsi réalisé une version moderne du célèbre « Collier de la Reine », cher à Alexandre Dumas, et dont l’histoire est intimement liée à la famille Baszanger. En 1771, Paul Bassange et Charles Boehmer, alors joailliers de la Couronne de France, créent une extraordinaire parure d’apparat composée de 540 diamants qu’ils proposent à Marie-Antoinette. Malheureusement, le bijou se retrouve au coeur d’un scandale – la fameuse affaire du collier – dont les deux joailliers sortent ruinés. La Révolution française oblige Paul Bassange à s’installer en Hollande. Au début des années 1900, l’un de ses descendants, Lucien Baszanger, séjourne à Genève pour raison médicale. Il s’y marie et ouvre en 1915 son premier magasin à la rue de la Corraterie, se spécialisant dans le commerce des perles fines. Son fils, André Baszanger, joaillier et père de Yaël, lui succède.
Un nouveau chapitre s’écrit.
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