Et de deux ! La Fondation Etrillard, dont le siège est à Genève, organise la deuxième édition de son Prix du patrimoine paysager, doté de 30 000 euros, sur les territoires suisse et français. L’objectif: « restaurer nos jardins pour penser demain », comme l’explique Eglantine Etrillard.
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de ce prix ?
C’est un projet qui a mis cinq ans à mûrir et qui est né de mon envie de m’engager pour la protection du patrimoine et l’écologie. Après un master en marketing et stratégie à l’université de Paris Dauphine, j’ai commencé à travailler à New York dans l’importation de vins français et j’ai tout de suite été passionnée par la vigne, le vin, les domaines, les gens… Tout ! Je pense aussi que cette sensibilité écologique est aussi le propre de ma génération. La création du Prix est un moyen de protéger le patrimoine naturel français et suisse tout en sensibilisant le public à la question écologique.
La Fondation Etrillard soutient la culture. Le lien entre culture et patrimoine paysager a-t-il immédiatement convaincu ?
Oui, vraiment ! Ma famille s’est tout de suite montrée enthousiaste. Mes parents sont tous les deux sensibles à la nature. Mon père est un grand connaisseur de vins et ma mère adore les fleurs. En fait, je n’en étais pas forcément consciente, mais le rapport à la nature, sous différentes formes, a toujours été présent dans ma vie.
J’étais consciente que faire comprendre le lien entre culture et végétal n’était pas forcément très simple. Nous avons donc choisi de travailler avec l’association Terre & Humanisme qui oeuvre en faveur d’une agriculture écologique, humaine et solidaire. Mais dès la première édition, le nombre de dossiers que nous avons reçus nous a fait prendre conscience que ce lien existait déjà pour le public.
La première édition a récompensé le projet de restauration des 180 hectares du parc de l’abbaye Notre-Dame de Bonnecombe, située dans l’Aveyron, en France. Ce programme comprenait tous les éléments qui sont à la base de notre démarche, c’est-à-dire la revalorisation de la biodiversité, la production agro-écologique et la sensibilisation du public.
Comment se présente la deuxième édition ?
Très bien et nous avons même cette année ouvert le Prix de la fondation Etrillard à l’espace urbain qui manque d’espaces verts et dont la pandémie de Covid a révélé l’importance et le besoin pour les habitants des villes. Nous avons aussi insisté sur la dimension publique des domaines qui doivent être ouverts à tous de manière ponctuelle, car nous voulons préserver ces espaces, mais également les expliquer. Il y a, de notre part, une réelle volonté pédagogique vis-à-vis de la nature. Par contre, il ne s’agit pas de faire la leçon, mais d’expliquer et de trouver ensemble des solutions pour faire avancer les choses. Je suis impressionnée de voir le nombre de projets qui existent, il faut juste les soutenir.
Selon vous, quelles sont les villes bonnes élèves en matière de protection de la nature ?
Singapour, où le gouvernement est très sensible à cette question et fait très attention à la nature. Il y a des murs végétaux, des balcons conçus pour permettre de cultiver des plantes… C’est une ville très verte avec un bon équilibre entre les immeubles dont on a besoin et la nature.
Il y a, bien sûr, Genève qui par sa situation au bord du lac a l’habitude de faire attention.
Quels sont vos vins préférés ?
C’est un peu comme pour la musique, je n’ai pas une chanson préférée, tout dépend du moment. Mais j’ai un faible pour les vins italiens, par exemple, du Piémont ou un rouge de Toscane.
Une image d’un bon moment ?
Un coucher de soleil l’été avec un paysage de mer ou de campagne, un verre de vin et Matthieu, mon fiancé, à côté de moi. Et si possible, toute ma famille.
Infos
Dossiers à remettre avant le 11 juin 2021
A qui s’adresse le concours?
Tout propriétaire – public ou privé – d’un espace paysager situé en zone urbaine ou rurale, sur les territoires français et suisse.
Par espace paysager, la Fondation entend l’ensemble des éléments bâtis ou naturels qui forment un jardin, un parc, une forêt ou des terres agricoles ; le tout devant présenter un intérêt paysager, écologique, historique, artistique ou architectural.