Avec Double jeu, l’auteur suisse Mark Zellweger, qui a longtemps gravité dans les sphères des services secrets, signe un nouveau thriller sur fond de géopolitique internationale.
C’est au bar d’un hôtel près de la gare à Genève que Mark Zellweger donne ses interviews. Le cadre idéal pour un écrivain de romans d’espionnage et qui a lui-même longtemps flirté avec la profession de 007. Habillé tout en noir, une écharpe en lin négligemment nouée autour du cou, un élégant Panama qui dissimule une partie de son visage et de petites lunettes rondes, Mark Zellweger dégage une vague impression de mystère. « Avant, je portais toujours des lunettes noires, mais une journaliste m’a dit que c’était dérangeant, alors j’ai arrêté », dit-il en riant.
Mark Zellweger, un pseudo afin de rester discret. « Mieux vaut respecter l’omerta de mes anciennes fonctions, dit-il. Je préfère donner le moins d’informations possibles par sécurité. Quand on voit, en France, les problèmes qu’a eus Pierre Martinet, un ancien agent de la DGSE dont le livre Un agent sort de l’ombre ne révélait rien d’important, je préfère ne pas me faire remarquer. En fait, j’ai fait un mixte. J’utilise un faux nom, mais je me laisse photographier. Je change de look et personne ne me reconnaît. »
Spécialiste de stratégie marketing dans l’industrie internationale et de géostratégie auprès de différents services secrets pendant plusieurs années, Mark Zellweger se consacre à l’écriture depuis 2014 avec L’envol des Faucons, suivi un an plus tard de Panique au Vatican et aujourd’hui de Double jeu.
L’auteur entraîne ses lecteurs dans une Afrique agitée de toutes parts par des mouvements rebelles, mais aussi en Syrie et en Ukraine, puisque le Sword, ce service de renseignements indépendant, neutre et suisse, imaginé par Mark Zellweger, est sollicité par le secrétaire général de l’ONU. A cela s’ajoute au Congo la découverte de victimes de malformations crâniennes et neurologiques dont l’origine est inconnue. « Quand j’écris, je ne m’inspire pas de mes souvenirs, mais du contexte géopolitique. J’aime bien mener en parallèle deux ou trois intrigues qui finissent par se rejoindre. Ce qui m’intéresse vraiment c’est le développement intellectuel qui conduit à l’analyse. »
A l’arrivée, un thriller qui tient bien la route sur fond de terroir helvétique, le Sword ayant ses racines dans le Lavaux.
Double jeu
Mark Zellweger
Ed. Eaux Troubles
Hâte de le lire!