Mille et une théières au musée Ariana
Culture / / Juin 12, 2019
En grès, en porcelaine, en fonte, décorée ou non, en forme d’animal ou sobre… La théière prend toutes les formes et cela depuis 500 ans, comme le montre l’exposition Théières en goguette qui se tient du 21 juin au 13 septembre au Musée Ariana, à Genève.
En 1391, en Chine, sous la dynastie des Ming (1368-1644), suite à un décret de l’empereur Hongwu, l’impôt n’est plus payé sous forme de briques de thé mais de feuilles. Celles-ci, séchées et torréfiées, sont désormais infusées dans l’eau chaude. Directement liée à cette nouvelle manière de préparer le thé, la théière fait son apparition, probablement au début du XVIe siècle, dans l’Empire du milieu. Au XVIIe siècle, grâce aux négociants de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, les Européens découvrent le thé et, du coup, la théière.
L’origine de la forme de ce drôle d’ustensile reste un mystère mais deux théories se distinguent. Selon les historiens, la théière pourrait venir des bouilloires en céramique ou des verseuses à alcool en bronze chinois. Si la théière adopte une multitude de formes, on constate cependant que la majorité des modèles sont inspirés de ceux de Chine, de Corée ou du Japon.
L’exposition du musée Ariana, qui présente 74 théières, retrace leur évolution tant sur le plan de la forme que du style ou de la décoration.
En Europe, les premières théières chinoises en porcelaine sont de style bleu et blanc, mais la guerre civile qui éclate en Chine au milieu du XVIIe siècle, entraînant la fermeture des manufactures de Jingdezhen, obligent les Hollandais, alors tout puissants sur le marché du thé, à se fournir au Japon où les décors des théières se caractérisent par des couleurs chatoyantes. Les motifs floraux sont alors très appréciés des Européens.
La théière ne cesse de suivre l’évolution de la société et des modes. Ainsi, dans les années 1780-1785, les théières sphériques et piriformes cèdent la place à des modèles plus basiques directement inspirés de la philosophie du moment, qui prône le retour vers davantage de simplicité des formes, à l’image de l’art grec ou romain.
Les animaux et la nature sont aussi au coeur des créations des potiers avec, en Chine, d’importantes références symboliques comme, par exemple, une paire de cerfs assis qui représentent la longévité et la régénérescence car ses bois tombent et renaissent.
Infos :
Théières en goguette
Du 21 juin au 13 septembre
Musée Ariana
10, avenue de la Paix
Genève
http://institutions.ville-geneve.ch/fr/ariana/