Par Eugénie Rousak
Alors que le urban spa avait fermé en 2013, After the rain vient d’investir un nouvel espace de relaxation et de massage dans le quartier de Florissant, à Genève.
Contraint de fermer il y a près de 10 ans, After the rain a récemment réouvert ses portes au 114, route de Florissant. Ce nouveau bijou d’Isabelle Nordmann est un délicat mélange entre les principes qui ont fait le succès de l’espace au centre-ville et une vision nouvelle basée sur la privatisation totale des espaces. Ainsi, les soins se déroulent dans une pièce entièrement dédiée au client, qui dispose également d’un hammam individuel pour débuter la séance et d’une pièce de massage jointe. Certaines loggias permettent également un temps de relaxation dans un bain aux saveurs de rose, de lait d’amande ou de chocolat, à vivre seul ou à deux. Finalement, une collation légère et naturelle dans un coin de repos clôture l’expérience. Échange avec Isabelle Nordmann, fondatrice de After the rain.
Près d’une décennie s’est écoulée entre la fermeture de l’urban spa du centre-ville et l’ouverture du nouveau After the rain à Florissant. Est-ce que les principes ont changé ?
Je ne dirais pas que les principes ont fondamentalement changé, mais certainement évolué pour s’adapter aux besoins actuels. Nous avons toujours visé la personnalisation des soins, mais aujourd’hui nous avons également mis l’accent sur la privatisation. Ce concept est surtout arrivé durant la pandémie. A ce moment-là le spa n’était pas encore construit et nous avons pu rapidement modifier les plans. Avec cette situation mondiale, il était temps de complètement privatiser les espaces, même s’il a fallu se poser la question de la rentabilité.
Hormis la question des espaces privatifs, quels sont les autres différences du concept ?
Le spa du centre-ville avait ouvert au début des années 2000 avec le concept de urban day spa, autrement dit une bulle de détente au cœur de la ville. La surface de 800 m² était repartie sur quatre étages avec une ambiance très citadine. A Florissant nous n’avons que la moitié de cet espace, qui est dispersé entre les différentes suites privées. Nous sommes en dehors du bruit, avec la vue sur la verdure, dans une ambiance très calme et avec un intérieur aux tons clairs.
Il y a actuellement une dizaine de thérapeutes qui travaillent dans le spa. Quels sont vos critères de sélection ?
Après une première rencontre sous forme d’entretien, nous leur demandons de faire un massage. Ensuite, même s’ils sont tous déjà des professionnels expérimentés, les candidats sélectionnés suivent une formation de deux mois, ce qui assez unique dans le milieu. Tous arrivent avec les connaissances des massages classiques, comme le shiatsu, le drainage, le prénatal, le postnatal, etc., mais ce temps d’apprentissage permet d’aller plus loin dans leurs connaissances techniques du corps. Durant cette période, il est également fondamental de les « déprogrammer » de la façon classique et protocolaire de pratiquer un massage pour favoriser la discussion avec le client le jour de la séance. Selon notre philosophie, le client ne réserve pas son soin à l’avance, mais un espace-temps pour partager ses envies du moment avant le soin. Le thérapeute crée ensuite une formule sur mesure. Même si c’est une façon différente de travailler pour eux, ce concept plaît beaucoup. Ils ont tous un talent pour ce métier et devoir suivre un protocole est juste contre-nature.
Est-ce que les thérapeutes suivent par la suite des formations plus spécialisées, par exemple pour le kobido, ce massage du visage japonais ?
Tout à fait, pour rester sur cet exemple, les thérapeutes ont suivi une formation de deux semaines pour ce soin liftant et énergétique du visage et, à la fin du mois d’août, ils auront une semaine de refresh. Une sorte de formation continue ! Ce spectre important de différents massages permet de vraiment composer librement le soin en fonction des besoins du client, sans se limiter à un seul type.
Justement, comment cette relation avec le client se déroule-t-elle ?
L’axe central est la personnalisation du soin, basé sur le ressenti et les besoins du moment. Plus concrètement, les thérapeutes ont un échange avec la personne avant de débuter le massage pour connaître un peu plus leurs besoins. C’est l’occasion de parler aussi bien des endroits douloureux ou crispés que de discuter de l’intensité et des envies. Après chaque soin, le thérapeute envoie également un e-mail de suivi pour faire part de ce qu’il a ressenti pendant la séance avec éventuellement quelques conseils.
Tous vos produits sont faits maison, comment sont-ils composés ?
Tout à fait, After the rain est un espace sans marque et nous préparons tous nos soins uniquement avec des huiles essentielles et végétales. Valérie Mouthon, directrice et passionnée d’aromathérapie, travaille justement sur les synergies entre les composants pour préparer les cinq formules du moment. Elle s’appuie sur les tendances de saison pour proposer des choses plus légères durant l’été et plus musculaires en hiver. Pour nos trois baumes, elle travaille également avec le spécialiste des huiles essentielles de la pharmacie des Eaux-Vives.
Chaque soin est précédé par quelques instants dans un hammam privé, quels sont les bienfaits de ce rituel ?
En effet, chaque espace de massage dispose de son coin hammam, qui a une double fonction. D’un côté très physique, la chaleur aide les muscles à se relâcher, ce qui donne au thérapeute un accès plus facilité aux nœuds et tensions. De l’autre, plus psychologique, le hammam sert de coupure entre les activités antécédentes et le moment de relaxation qui va suivre. Ainsi, il permet la déconnexion avec le monde extérieur pour une détente complète du corps et de l’esprit.