PAR CECILIA PELLOUX
Le jeune photographe Jeremy Spierer arpente les rues de Genève et du monde entier, capturant des moments de vie. Son exposition Urban Decay vol. 2 se tient du 8 au 21 juin au concept store Foound, à Genève
Diplôme de l’école d’avocature de Genève et d’un diplôme de Duke university of Law, peux-tu nous dire d’ou vient ta passion pour la photographie ? Raconte nous ton parcours.
Mon papa me raconte souvent cette histoire. J’étais au cirque avec lui quand j’étais enfant et, après le spectacle, il m’a demandé ce que j’avais préféré. J’ai répondu: la lumière. Depuis tout petit, je suis fasciné par les belles lumières et cela m’a poursuivi jusqu’au jour où j’ai décidé d’apprendre la photo. J’ai appris seul et je suis très vite descendu dans la rue. Là, j’ai photographié les gens à l’endroit où je vis, c’est-à-dire à Genève, et lors de mes multiples voyages en Israël, en Amérique du Sud et en Europe. En 2012, j’ai gagné le 1er prix de la photographie de Paris pour ma série « Faith on the Jordan River », ce qui m’a conforté encore plus dans l’idée que je devais poursuivre dans cette voie qui me passionne.
Quel est ton terrain de prédilection ?
Définitivement la rue ! J’adore photographier dans la rue, dans des endroits que je ne contrôle pas parce que c’est là que les plus belles choses peuvent se produire de manière instantanée. Quand on se laisse aller à l’aléatoire, des miracles se produisent souvent. Il faut être prêt à capturer ces instants, les anticiper, savoir les repérer, avoir les bons outils et ensuite les figer à jamais dans le temps. C’est ce que je fais, j’essaie de capturer des moments et de les partager.
Tu utilises un Leica, qu’est-ce que tu aimes dans cet appareil?
C’est mon objet fétiche, il fait partie de moi, c’est l’extension de mon œil et de mon bras. Je l’ai adopté et il est venu à moi comme une évidence. C’est, bien sûr, un objet de légende porté dans leurs mains par les plus grands maitres de la photo et je voulais ressentir cette expérience.
Il est parfait pour moi car il est compact, très ergonomique, confortable et beau. Les images sont magnifiques, les couleurs sont d’une rare précision et les optiques juste somptueuses. Il est inégalé aujourd’hui dans ce format et je ne m’en séparerais jamais.
Pourrais tu définir ton style ?
Je photographie ce que j’aime et ce que je trouve beau. Je ne me limite pas à un type de photo. Je suis sensible à la mode et aux belles femmes. Le mieux est de les photographier dans la rue avec leurs beaux habits au moment où elles ne s’y attendent pas ! Cela me permet de conserver mon style spontané tout en y ajoutant un élément de luxe et de mode.
Quellles sont tes inspirations et d’ou viennent elles ?
Elles viennent de plusieurs sources tant de la peinture et de certains grands maîtres, surtout impressionnistes. J’adore Monet et Pissaro. Au début du 20ème siècle, ces peintres ont aussi immortalisé des moments spontanés de la vie quotidienne. Ces œuvres des musées m’ont beaucoup inspiré et j’ai ensuite voulu les reproduire par la photographie. Je suis, bien sûr, touché par quelques grands maîtres de la photo comme Helmut Newtown, Ellen Von Unwerth, Sergio Larrain et Henri Cartier Bresson. Je m’inspire de belles choses, mais je laisse libre cours à mon imagination et au naturel.
Tu collabores avec des marques de luxe en Suisse. Quel est ton dernier projet ?
C’était en janvier 2017 avec De Grisogono. Ils m’ont contacté pour photographier à Saint-Moritz, à l’hôtel Badrutts Palace, leur collection hiver avec deux bloggeuses: Tamara et Doina.
Tel Aviv est l’un de tes endroits préférés. Qu’est-ce qui t’inspire dans cette ville?
C’est une ville où je me ressource. Elle est vibrante, vivante. J’y passe quelques jours tous les trois mois. Cela me donne plein d’énergie et d’envie. Les gens sont tellement ouverts, je fais à chaque fois de belles rencontres. C’est une ville qui ne dort jamais, pleine d’art, de culture et d’amour. Je ne m’en lasse pas j’y retourne le plus souvent possible surtout pour le shawarma chez Akosem le meilleur de Tel Aviv !
J’ai exposé, en 2015, au salon le Bal des créateurs avec le designer de mode Eliran Ashraf, qui partage sa vie entre Genève et Tel Aviv. L’exposition s’intitulait Urban Decay. Il s’agissait de photos d‘affiche déchirées par le temps, prises dans la rue au hasard de mes voyages. Il y avait des portraits de femmes dont Eli s’est inspiré pour créer des patchworks de textile qui répondent aux photos.
Infos:
Urban Decay vol.2
8 au 21 juin
Concept store Foound
16, rue Jean Gutenberg
Genève
https://www.instagram.com/jeremyspierer/?hl=fr
Cécilia Pelloux
www.mylolapr.com