Mi-machine, mi-sculpture, l’Arbre à Vent est une éolienne urbaine biomimétique. Elle vient d’être installée à l’avenue Louis-Aubert, à Genève, devant la façade de la banque Piguet Galland qui s’en est portée acquéreur en 2013.
Tout commence par une banale promenade à Paris un jour où il n’y a que très peu de vent. L’inventeur français Jérôme Michaud- Larivière remarque que les feuilles accrochées à leurs branches s’agitent malgré tout dans les arbres. L’envie lui vient aussitôt de convertir ces frémissements en électricité. Il imagine alors l’Arbre à Vent, dont les feuilles s’animent toutes au moindre souffle pour agir comme de mini-éoliennes. Une création qui s’inscrit dans la démarche de Jérôme Michaud- Larivière, acquis depuis longtemps aux énergies de proximité. « Il est évident qu’elles participeront à l’émergence des villes sensibles de demain, des smart cities qui consommeront ce qu’elles produiront, affranchies des vieilles dépendances à l’énergie carbonée et centralisée. » Pour mettre en forme cet Arbre à Vent, lui donner un style, Jérôme Michaud- Larivière s’est adressé au designer genevois Claudio Colucci, formé au design graphique à l’Ecole des arts décoratifs. Après l’obtention de son diplôme, il intègre l’Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) à Paris et achève sa formation à l’Ecole polytechnique de Kingston, en Angleterre. Cofondateur des Radi Designers qu’il quitte en 2000, c’est avec l’éditeur japonais IDEE qu’il marque le tournant décisif de sa carrière. Il installe son premier bureau à Tokyo en 1998, ouvre une seconde agence en 2003 à Paris et partage alors son temps entre la Suisse, la France et le Japon puis la Chine, plus exactement à Shanghai, où il s’installe après la catastrophe de Fukushima. Nourri de ces différentes cultures, Claudio Colucci a développé un style élégant aux lignes fluides et dynamiques, se posant en scénariste d’un univers sensible. Celui-ci se retrouve dans cet Arbre à Vent, haut de dix mètres, et composé de 63 feuilles, qui sont autant de mini-éoliennes s’animant, en silence, au moindre souffle.
Poésie urbaine et écologie.